#1 Road Trip été 2023 : Un coucou aux vignerons de l’agence

4 JOURS, 1840 KMS, 6 DOMAINES, 3 BAIGNADES

« Il est 5 heures, Paris s’éveille ». Et nous prenons déjà la route, en ce week-end chargé sur la route des vacances.

14 juillet, Fête Nationale, jour de fête tout court pour nous qui partons pour un road trip de 4 jours à travers la France à la rencontre de quelques-uns de nos vignerons de cœur, qui ont rejoint l’aventure de Petits Crus, Grands Jus.

Première étape : Andillac, ce petit village à mi-chemin entre Cordes-sur-Ciel et Gaillac, où le soleil donne fort à notre arrivée, écrasant les coteaux baignés de vignes. Mais ce soleil est un trompe-l’œil. C’est ce que nous font comprendre à notre arrivée Lucinda et Luc, nos hôtes vignerons du Clos Rocailleux. Chaleur et soleil, mais aussi humidité. Et le tour des parcelles ne laisse pas de place au doute : le mildiou a frappé fort cette année, comme dans beaucoup de régions viticoles (et pour les autres, c’est l’oïdium). Qu’importe ! Le domaine est superbe, d’un seul tenant, et à portée direct du chai qui domine l’ensemble des parcelles. Mauzac, Loin de l’œil, Muscadelle, Syrah, Braucol, Duras : tous les cépages (ou presque) du gaillacois, jeunes et vieilles vignes, nous arpentons avec bonheur les rangs et finissons notre périple au sommet du coteau, en nage mais heureux.

Décidemment la chaleur est bien trop forte et nous mène, dans les pas de Lucinda, à travers champs, au bord d’une rivière ombragée pour un rafraîchissement bienvenu. Un vrai bain de jouvence qui nous fait oublier un moment que le thermomètre frôle les 40° !

De retour au domaine, nous profitons d’une soirée magnifique, à l’heure où s’apaisent les ardeurs du soleil et où tout semble reprendre vie. Nous profitons joyeusement de la table, des vins et de l’hospitalité de Lucinda et Luc. Et nous espérons que le chemin que nous débutons avec eux sera le plus long possible.

 

Deuxième étape : Caux, ce petit village au-dessus de Pézenas, dans l’Hérault. Un périple depuis Andillac, qui nous fait franchir le Parc Naturel Régional du Haut Languedoc, ses routes sinueuses, son brouillard, ses 14° à midi…Nous passons par Lacaune (hello Maison Montalet !) et finissons par aboutir chez Bernard Bellhasen. Une étape imposée, tant ce personnage du vin nature nous a été chaudement recommandé par un de ses plus ancien compagnon, Claude Courtois (Les Cailloux du Paradis). La rencontre est magique, les deux heures que nous y passons nous paraissent vingt minutes, tant le bonhomme nous dispense avec simplicité la richesse de sa parole. 4 hectares en nature depuis trente ans, et toujours la même recette simple : du travail, du travail, du travail.

Nous reprenons la route à nouveau le cœur ragaillardi par cette deuxième belle rencontre, et avec quelques jolis cartons dans le coffre ! Nos pas nous mènent vers notre prochaine rencontre.

 

Troisième étape : Montferrier-sur-Lèz . L’accueil que nous réserve Pierre est à la hauteur de sa légende de vigneron oisif : les pieds dans l’eau. Une table de camping installée au beau milieu du Lèz, des bouteilles directement au frais dans la flotte, et roule ma poule pour un pique-nique trois étoiles sous les ombrages. Et ce sera en conclusion notre deuxième baignade, dans l’eau fraîche et vibrionnante de ce coin de Languedoc.

Le tour du propriétaire nous fait revivre le passé de ce qui fût le jardin du château de Montferrier, ses bosquets, ses buis centenaires (aujourd’hui totalement ravagés par la pyrale…). Et bien sûr les vignes, en bordure du Lèz, situation à la fois propice l’été par ces temps de réchauffement climatique, mais aussi très problématique quant à l’humidité et au gel tardif qui sévit régulièrement.

Un passage par la cave nous permet de constater que les vins en cours d’élevage sont très prometteurs, mais méritent encore quelques mois de patience.

Et un nouveau dîner en terrasse nous permet une fois de plus de refaire le monde, et c’est tant mieux !

Au matin il nous faut déjà laisser Pierre et Sira, partagés entre l’idée attristante de quitter des amis et celle, réconfortante, de nous diriger vers de nouvelles belles rencontres.

 

Quatrième étape : Lauris. C’est dans ce village du Luberon que nous accueille Aurélien et, et lorsque nous apercevons la piscine, nous savons que nous allons passer un bon moment dedans ! Pour une fois le tour des vignes attendra ! De toute manière, il fait bien trop chaud pour faire autre chose que boire des coups et manger. Et puis c’est dimanche, hein…

Une fois cet intermède passé, Aurélien nous conduit sur les différentes parcelles qui constitue le domaine de l’Or Vert : Merlot, Grenache, Syrah ; argile, cailloutis argilo-calcaire décomposé etc…le domaine bénéficie d’une multitude de combinaisons entre cépages et sols, ce qui permet de proposer une gamme variée et complexe. Nous visitons également les deux parcelles plantées de pistachiers, une culture d’avenir dans cette région vouée à des étés de plus en plus secs et chauds.

La fin de journée nous rassemble à Lauris : l’équipe de l’Or Vert au complet avec l’arrivée de Clément, et Alexandre Dalet, complice des deux lascars, et qui partage désormais avec eux un immense chai de vinification dans le village. Encore une occasion d’échanger sur les choses de la vie et de faire du monde quelque chose de plus juste et de plus humain.

 

Cinquième étape : Marchampt. Réveil matinal. Une longue route nous attend de Lauris à Marchampt. Nous quittons un Aurélien déjà au taquet, prêt à attaquer sa journée de quinze heures ! La route est paisible et nous avons hâte de rencontrer Germain ! La plaine laisse place en fin de parcours à des collines, puis rapidement à des monts, et nous arrivons finalement après une sacrée grimpette. Le paysage est magnifique, dominant la vallée creusée par deux petits cours d’eau. L’accueil est à la hauteur de la réputation du lieu : saucisson cuit au vin rouge, salade de légume frais du jardin, fromage et tarte. Germain nous impressionne par sa maturité et sa simplicité, à l’image du lieu. Il faut dire qu’ici, travailler la vigne est un sacerdoce : peu de travail mécanisable, des coteaux en forte pente (les plus fortes du Beaujolais), une densité de plantation élevée nécessitant beaucoup de temps à la vigne. Mais Germain n’est pas avare de ses efforts, tout comme sa mère Clarisse, alias « Fleur de Bise », aujourd’hui boulangère du village, et qui pétrit à la force des bras et trois fois par semaine environ deux cent kilos de pâte pour ravir les heureux habitants du village.

Les vins que nous dégustons durant la journée nous convainquent du talent de l’artiste ! Une étoile du Beaujolais est née !

 

C’est avec beaucoup d’énergie que nous achevons ce périple qui, malgré le rythme intense des journées et les 1840 kilomètres parcourus en quatre jours, nous a permis de faire ou refaire de belles et enrichissantes rencontres, propres à vous redonner fois en l’humain.